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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Le propriétaire, le sieur Matard, exploitait impitoyablement ces Parias, il les insultait dans leurs plus chères croyances, il faisait écorcher des bœufs et des chevaux dans la terre destinée aux inhumations, il mêlait la chair et les ossements de ces animaux aux cadavres, il troublait les Juifs dans leurs cérémonies funèbres et les menaçait de ne plus recevoir leurs morts.

Nest-ce point saisissant ce contraste dhier et daujourdhui? Regardez ces malheureux, qui sen vont furtivement dans un faubourg perdu de Paris , navant pas même un lieu pour pleurer, pour dire en paix le Kad- disch des veuves et des orphelins, pour réciter la prière : « O Éternel, rocher des mondes, Dieu qui vis et subsistes à jamais, toi plein de pitié, toi qui pardonnes les offenses et effaces les iniquités, je timplore pour lâme de celui qui vient de mourir. » Avant quun siècle ne soit écoulé, ils seront les maîtres de ce brillant Paris , à travers lequel ils se glissent comme des ombres; ils auront les palais, les chevaux fringants, les loges à l'Opéra, lautorité, ils auront tout. En ce coin même de la Villette sélè­veront les usines dHalphen, trois mille ouvriers chrétiens, pliant sous un labeur sans trêve, étouffant dans une atmosphère de cinquante degrés, menés au bâton comme les constructeurs des Pyramides, cra­chent le sang dès quarante ans pour que cet homme ait un peu plus d'or...

Jai voulu revoir ce cimetière qui existe enéore, et jai retrouvé, 44, rue de Flandres, le Soleil-d'Or tel à peu près quil était autrefois. Quoique lhô­tellerie ait disparu, limmeuble a gardé son nom, et les quittances du pro­priétaire, M. de Ribbes, portent comme en-tête ces mots : Maison du Soleil-d'Or.

Au premier abord même, on se croirait toujours dans lauberge du xvm e siècle. Dans limmense cour, qui a un peu lair dune cour de ferme, on aperçoit des poules, des dindons, des canards qui se baignent dans une mare; il semble quon nattende quun appel de voyageurs pour mettre tout cela à la broche; une chèvre complète cet aspect rural.

il

Ici est enterrée la fille du rabbi R. Jechiel et le jardin Eden est précieux, 200 (1440?)

III

Cest le tombeau du rabbin Samuel, fils de l'érudit en études bibliques, Joseph, dont le professeur était (que le souvenir du juste soit béni) ] e rabbi Michael, et il repose après être mort sur son champ le 40 me (?) jour de lanuée 240 (1480?)