LE JUIF DANS L’HISTOIRE DE FRANCE
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Bohême et d’y vaquer comme ci-devant aux affaires de commerce et aux autres qui sont propres à cette nation. »
Les Israélites des Pays-Bas firent frapper une médaille à cette occasion. Les vexations, les impôts onéreux, les humiliations ne se multiplièrent pas moins sur les Juifs d’Autriche.
Les Juifs, agissant par la Franc-Maçonnerie, se vengèrent sur Marie- Antoinette de ce que Marie-Thérèse leur avait fait endurer.
Jamais, depuis le Christ, Passion ne fut plus douloureuse que celle de la souveraine que le peuple, — qui ne comprend rien aux horreurs qu'on l'exciteàcommettre, —avait apprisàhaïr sous le nom de l’Autrichienne , vulgarisé par des pamphlets sans nombre. Quand on relit les détails de cette lente agonie, on se demande comment un être humain peut autant souffrir sans mourir; il y a là un raffinement dans l’ignoble, une ingéniosité dans la torture morale, une habileté dans l’art de déshonorer, de remuer le fer dans la plaie, de faire désespérer presque de Dieu qui porte bien la marque juive. C’est au Crucifié du Golgotha, je le répète, et je ne pense pas qu’on voie un sacrilège dans ma comparaison, c’est à la Victime sainte abreuvée de fiel, déchirée par les épines, accablée d’ignominies que l’on songe, quand, sans oser plonger jusqu’au bout, on se penche sur les indicibles souffrances de cette malheureuse femme, souffrances particulières et spéciales que ni Louis XVI, ni Madame Elisabeth n’ont subies au même degré.
L’affaire du Collier est une des plus belles affaires que la Franc-Maçonnerie juive ait jamais montées; c’est un chef-d’œuvre du genre; il y a tout là-dedans : la satisfaction d’une vengeance, le déshonneur de l’Église par le rôle que joue le cardinal de Rohan, et enfin le tripotage d’argent. Quelle unanimité aussi dans toute l’Europe pour faire du vacarme autour de cette escroquerie d’un caractère si banal en réalité ! Comme on voit que les Juifs conduisent l’intrigue, à l’importance que prend tout à coup la chose! Tout se met en mouvement à un signal, et les plus passionnés sont naturellement ceux qui ne sont pas dans le secret.
Les Juifs apparaissent partout dans cette spéculation malpropre. Le premier argent remis en billets noirs à M me de La Mothe par le cardinal avait été fourni par le Juif Gerfbeer : il était représenté par trois effets de dix mille francs. Les dix premiers mille francs venaient, au dire de M me de EaMothe, de l’ancienne caisse de Poissy, et avaient été donnés au cardinal par Cerfbeer à qui il avait fait avoir l’entreprise des fourrages pour le comte de Montbarrey. Les vingt autres mille francs venaient, toujours d’après elle, " de Gerfbeer que le cardinal avait fait soutenir dans son bail 1 . »
I. Compardon : le l’rorès du Collier.