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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

demande quon linocule au pays tout entier, » elle rentre dans ces concep­tions quil m'est impossible de comprendre.

En tout cas, les efforts de Grégoire auront eu un résultat. Le tableau quil trace dun coin de la France de 1788 pourra sappliquer à la France de 1888 tout entière. Avec quelques emprunts nouveaux, deux ou trois sociétés financières, et quelques rafles comme celle de lUnion générale, les Juifs nous auront rapidement enlevé le peu quils ont consenti à nous laisser j usquici.

Le sujet de concours proposé par lAcadémie de Metz avait inspiré un certain nombre de mémoires et de brochures. Sous ce titre : Le Cri d'un citoyen contre les Juifs, M. de Foissac publia une violente protestation contre la conduite des Israélites en Alsace et en Lorraine.

Dom Chais, bénédictin à Saint-Avold et ancien curé de Gharleville, proposa dutiliser la rapidité des Juifs à la course pour porter des messages administratifs ; il demandait aussi quon les employât à la récolte du miel dont ils sont très friands. Il ajoutait, dans un second mémoire, que les Juifs sont des oiseaux de proie auxquels il faut couper le bec et les serres.

M. Haillecourt estimait que, pour assurer le bonheur des Juifs et la tranquillité des chrétiens, il fallait transporter tous les Israélites dans les déserts de la Guyane.

On voit quaucun grand courant dopinion nexistait en faveur de lémancipation des Juifs.

Quand la Constituante se réunit, quelques Israélites de Paris, MM. Mar- dochée, Polack, Jacob Trenel, Goldsmidt rentiers, et J. Lazard, joaillier, se groupèrent pour solliciter de lAssemblée lémancipation des Israélites de France.

Par un hasard singulier, la Constituante eut à soccuper le même jour des deux êtres si méprisés jadis, qui tiennent le haut du pavé dans notre société de cabotins et de tripoteurs. Il sagissait de savoir si les membres de ces deux corporations intéressantes seraient admis aux fonctions publiques.

par écrit « la condamnation de Louis Capet par la Convention, san9 appel ni sursis. » Plus tard il déclara, avec la rouerie qui le caractérisait, quil avait entendu par ces mots que Louis XVI « fût condamné à vivre ». Nommé commandeur de la Légion dhonneur, séna­teur, comte de lEmpire par Napoléon, quil accablait des plus basses flatteries, lancien Jacobin fut un des premiers à demander la déchéance de son bienfaiteur, et il osa se rendre au- devant de Louis XVIII dans son grand costume de sénateur de lEmpire. Exclu de la Chambre des pairs, expulsé de la Chambre des représentants» comme indigne », rayé de la liste des membres de la Légion dhonneur, il fut repoussé même par Louis-Philippe. Cupide, autant quintrigant, le comte Grégoire profita cependant de la révolution de 1830 pour faire réclamer, par Crémieux, larriéré de son traitement dancien sénateur. Voilà les hommes auxquels on élève des statues 1