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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

pour létranger contre ses compatriotes. Rewbell répondit à ce partisan des Sémites, quon appelait alors des Africains, quelques lignes qui méritent dêtre citées. Après avoir engagé le panégyriste des Juifs à aller faire un petit tour en Alsace, Rewbell ajoutait : « Votre humanité, au bout de quelques heures de séjour, vous portera à employer tous vos talents en faveur de la classe nombreuse, laborieuse, et brave.de mes infortunés compatriotes, opprimés et pressurés de la manière la plus atroce par la bande avide de ces Africains entassés dans mon pays. »

Robespierre, fort avant dans la Maçonnerie, dont son père, Vénérable de la loge dArras, avait été un des zélés propagateurs en France ce qui explique la popularité du fils se déclara pour les Juifs.

Talleyrand, qui, ainsi que Voltaire, avait làme juive, fit de même; il devinait bien, lui aussi, que les éternels ennemis du Christ étaient derrière tout ce qui se passait ; il négociait avec eux pour avoir sa part dans l'im­mense trafic qui allait se faire sur les biens du clergé *.

LAssemblée, fort embarrassée, ajourna la solution. Un décret du 28 juillet 1790 statue seulement que « tous les Juifs connus sous le nom de Juifs Portugais, Espagnols et Avignonais, continueraient de jouir des droits dont ils avaient joui jusqualors et qui leur avaient été accordés par des lettres patentes ».

Le 30 avril 1791 les députés, acquis aux Juifs, revinrent à la charge, mais lAssemblée déclare nettement « quelle nentend rien préjuger sur la question des Juifs, qui a été et qui est ajournée ».

Le 27 septembre 1791, lAssemblée eut de nouveau à soccuper de ce grave sujet. Dupont fit habilement dune question sociale une question religieuse et sefforça de se placer sur le terrain de la liberté des cultes.

M. de Broglie essaya de faire mettre dans la loi : « Que la prestation du serment civique, de la part des Juifs, serait regardée comme une renoncia­tion formelle aux lois civiles et politiques auxquelles les individus juifs étaient partout soumis. »

1. Le clergé du diocèse dAutun vit nettement à quels mobiles honteux obéissait lindigne évêque, et il ne cacha pas ce quil pensait de sa conduite. Quand lapostat engagea les curés et les vicaires de Saône-et-Loire à se soumettre aux décrets, on sait la réponse quil reçut :

« Monseigneur,

« Votre apostasie n'a surpris personne. Arrivé à ce point dopprobre rien ne peut plus avilir ni dégrader, dans l'opinion, vous ne devez aspirer quà consommer votre iniquité et en recevoir le fruit honteux. Mais si vous vous étiez flatté de trouver des complices dans les mi­nistres respectables auxquels vous adressez votre lettre, vous vous seriez étrangement abusé. On nimite volontiers que ceux quon estime. Le spoliateur sacrilège des églises 1 lavocat des Juils 1 Quels titres à notre confiance I »