LE JUIF DANS L'HISTOIRE DE FRANCE
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III
LA RÉVOLUTION ET LE PREMIER EMPIRE
le Juif pendant la Révolution. — David et Marat. — Le vol du Garde-Meuble.— Les tripotages juifs et le Directoire. — Napoléon 1“ était-il Sémite? — L'Empire et la Franc- Maçonnerie. — Le grand Sanhédrin. — Le noble hommage rendu par les Juifs à la Papauté et au Clergé chrétien. — Ingratitude du Juif dès qu’il a été le maître. — Les outrages à Pie IX. — Ce qu'on aurait dû faire en 1806. — L’opinion de Portalis. — L’invasion juive. — Les mesures régressives. — Le décret de 1808. — Obligation imposée aux Juifs de prendre un nom. — Les noms juifs.— Mayer, Meyer et Maier. — Le recensement des Juifs sous Napoléon l«. — Le maréchal Ney et les Juifs. — Rupture des Juifs avec Napoléon. — Rothschild après Waterloo. —Une erreur de Michelet.
Où est le Juif pendant la Révolution? — Sur les routes. Il cherche un coin qui lui convienne, il pénètre par la brèche ouverte, il prend racine dans cette société dont on vient de briser les cadres. L’occasion est bonne, en effet. Dans les villes à peu près désertes et où l’échafaud a fait tomber la tête des plus honnêtes et des plus intelligents, il n’a plus à craindre cette attention vigilante dont il aurait été l’objet dans ce vieux monde où, anciens et jeunes, chacun se connaissait pour avoir prié ensemble à l’église, se tenait par mille liens traditionnels, se soutenait, s’aimait.
Dès le début, la Révolution eut, comme la République juive d’aujourd’hui, le caractère d’une invasion. L’élément français disparut, comme de nos jours, devant un ramassis d’étrangers qui s’emparèrent de toutes les situations importantes et terrorisèrent le pays. « Toutes les écumes bouillonnèrent, dit M. Forneron *. La Suisse nous a donné Marat, Hulin, Clavière, Pache, Saladin ; les pays Wallons ont envoyé Theroigne, Prolys, Gloots, Pereyra, Fleuriot, tous meneurs de meurtriers; les déclassés de tous langages ont été accueillis comme des frères par ceux de Paris qui prétendaient fixer les destinées de la France et peut-être celles du genre humain. »
A cette liste, il faut ajouter des Polonais comme Lazowski, des Allemands comme Freys, Trenck et Charles de Hesse; des Italiens comme Gorani, Dufourni,Manini, Pio et Rotondo ; des Espagnols comme Guzman, Miranda, Maichena. Dans ce flot envahissant, le Juif passe inaperçu.
Pereyra, l’inséparable de Marat, l’ami de Gobel, qui pousse ce malheureux aux sacrilèges comédies que l’on sait, est authentiquement
1. Histoire générale des Émigrés.