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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

pont deKehl; il rêvait de faire de ce pont une espèce de pont dAvignon tous les peuples danseraient en rond.

Ils sont tous ainsi : Généraux, écrivains, tous se confessent aux Juifs.

Vous avez vu le colonel Dupin; regardez le colonel Stoffel. Lui aussi, il reçoit la visite dun Juif, qui vient en sondeur, comme on dit dans largot des voleurs. Lisez ce que le colonel mande à Piétri et vous verrez bien à l'œuvre le Juif entremetteur, tâteur de terrain, moitié espion et moitié né­gociateur.

Le lieutenant-colonel Stoffel écrivait à M. Piétri, à la date du 20 no­vembre 1868, pendant que M. de .Moitke exécutait son fameux voyage détude sur nos frontières :

Je vous disais, dans ma dernière lettre, que javais dassez curieux détails à vou3 donner; voici la chose : M. B..., dont jai parlé plus haut, est un banquier important de Berlin, correspondant de Rothschild et homme daffaires de Bismarck. Parti de bas, il est parvenu, à force de constance et Je sens pratique, à se faire une position considérable. Cest le seul Juif que Bismarck reçoive familièrement, le seul chez qui il consente à dîner. 11 lemploie comme chasseur aux renseignements, lui donne certaines mis­sions de confiance, etc., etc. Chose à noter dans lhistoire des gouverne­ments prussiens qui se sont succédé depuis cent ans, ils ont presque tous employé un Juif (déjà du temps de Sieyès), comme instrument plus ou moins occulte. Celui dont je vous parle, sans être précisément un intrigant, aspire à jouer un rôle et à prendre la place de ses devanciers, parmi lesquels le Juif Ephraïm brille au premier rang. Ajoutez que cest un homme doux, de formes bienveillantes, avec lequel je vis en relations assez suivies et cordiales. Or donc, M. B..., après avoir passé huit jours à Varzin, chez Bismarck, est venu me trouver tout dernièrement, et, si je vous conte les détails de notre entrevue, cest que tout me porte à croire quil était chargé de me sonder ou de connaître mon avis. Il eut soin, comme préambule, de me demander le secret le plus absolu sur notre conversation, et me raconta longuement ses derniers entretiens avec Bismarck et les dispositions il avait trouvé celui-ci.

Le ministre, me dit M. B..., désire la paix plus ardemment que jamais; il fera tout son possible pour la conserver; il est dautant plus sincère en sexprimant ainsi quil explique lui-même pourquoi le Nord ne peut ni ne doit désirer aujourdhui lannexion des États du Sud; que lunité de lAlle­magne se fera tout naturellement d'elle-même, tôt ou tard, et que sa mis­sion, à lui, Bismarck, nest pas den hâter le moment, mais bien de conso­lider lœuvre de 1866, etc., etc. De tous côtés, on se demande sil nexiste aucun moyen de rétablir la confiance entre la France et la Prusse, aucun moyen de rassurer les esprits en Europe et faire cesser cette affligeante sta­gnation des affaires. Une entrevue de lEmpereur avec le roi Guillaume serait regardée par beaucoup de gens comme le moyen le plus efficace dat­teindre ces résultats. Il en a été question à Varzin, et les personnes de len-