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LA FRANGE JUIVE
maladie terrible, Napoléon III résistait tant qu’il pouvait à la pression de l’Impératrice qm, aiguillonnée par le Juif Bauer, s’écriait : « C’est ma guerre! » Monarque chrétien, Guillaume sentait sa conscience troublée en pensant aux cent mille hommes qui, aujourd’hui, cultivaient la terre tranquillement, et qui dans un mois, quand une parole aurait été prononcée, seraient couchés morts sur les champs de bataille. Jusqu’à l’heure suprême, l’impératrice Augusta fut près de lui une suppliante de la paix ; on dit même qu’elle se jeta une dernière fois aux pieds de son mari, quand tout semblait fini, pour le conjurer de tenter un dernier effort.
Guillaume fit ce que, certes, l’Empereur n’aurait pas fait ou plutôt n’aurait pu faire à sa place : la candidature du prince de Hohenzollern au trône d’Espagne fut retirée.
Les Juifs allemands désespérés tentèrent le coup de la fausse nouvelle, qui leur a presque toujours réussi, le coup du Tartare, comme on dit chez Rothschild. Une agence juive, l’agence Wolff, annonça que notre ambassadeur avait été grossièrement insulté par le roi de Prusse, et vous voyez d’ici l’entrain avec lequel la presse juive française renvoya le volant.
« On a manqué de respect à notre ambassadeur, on a souffleté la France; mon sang bout dans mes veines ! » Ainsi s’écriaient ces républicains qui, aujourd’hui, reçoivent tous les coups de pied diplomatiques, en disant : Grand merci *!
Quoi qu’il ne soit que le prélude des choses étonnantes que nous allons désormais recueillir à chaque instant dans cette histoire de France, qui n’est plus que Y Histoire juive en France , le fait de cette guerre, déclarée sur une dépêche de Bourse, mérite d’attirer l’attention. Il dit bien l’état psychologique de ce pays, qui n’a plus pour base des institutions traditionnelles, qui est en l’air, soumis à toutes les influences atmosphériques, tantôt montant en haut comme un ballon que le vent soulève, tantôt tombant à plat comme une baudruche dégonflée...
1. Il est inutile d’ajouter que le comte Benedetti dément formellement dans son livre Ma Mission en Prusse, l’histoire de cet outrage imaginaire. « Je ne m’arrêterai pas, dit-il, aux prétendues insultes dont j’aurais été l'objet, ni aux procédés inconvenants qu’on m’a attribués. »