LE JUIF DANS L’HISTOIRE DE FRANCE
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assez d’usines, sans léser personne encore une fois, pour permettre aux ouvriers d’expérimenter leurs doctrines sociales dans des conditions d’autant meilleures, qu’aucune révolution violente n’ayant eu lieu, aucun chômage ne so produirait.
Tout ceci, je ne crains pas d’insister sur ce point, s’accomplirait sans secousses, sans effusion de sang, par simples décrets en quelque sorte, sans plonger le pays dans une de ces crises dont profite l’étranger. L’administration des Biens juifs confisqués fonctionnerait comme a fonctionné l’administration des Biens nationaux, et je ne vois pas trop comment on attaquerait la légitimité de cet acte, puisque aucun des manuels, qu’on met entre les mains de la jeunesse, ne hasarde un blâme contre les confiscations révolutionnaires.
L’avantage même, si l’on comparaît, serait pour la transmission de propriété que nous proposons. Nul ne contestera sérieusement, en effet, que la richesse juive n’ait, comme nous l’avons dit, un caractère spécial; elle est essentiellement parasitaire et usuraire, elle n’est point le fruit du travail économisé d’innombrables générations, mais le résultat de l’agiotage et du dol; elle n’est point créée par le travail, mais soutirée, avec une adresse merveilleuse, de la poche des travailleurs réels, par des sociétés financières qui ont enrichi leurs fondateurs en ruinant leurs actionnaires.
Ne voyons-nous pas, d’ailleurs, tous les jours, les journaux juifs et en même temps des gens qu’on proclame volontiers purs de tout trafic pécuniaire, comme M. Brisson, se déclarer partisans de la confiscation des biens de ces congrégations, dont chaque membre a bien l’un dans l’autre pour sa part cinq cents francs par an? En quoi l’abbaye des Vaux de Cer- nay, qui est la propriété de M me Nathaniel de Rothschild, serait-elle plus respectable qu’une abbaye où des religieux élèvent de pauvres orphelins 1 ?
rapport du 25 germinal an III, au nom des comités de Salut public, de législation et de finances, Johannot déclare que ces biens constituent une fortune effective de seize milliards Louis Blanc a adopté ce chiffre dans son Histoire de la Révolution. Lavoisier estime ces biens à deux milliards huit cent millions. Cambon donne un total de 2,840,740, 259 livres.
A ce chiffre il faut ajouterles biens confisqués sur les émigrés et les condamnés auxquels Roland, Johannot, Cambon attribuent successivement une valeur de cinq milliards, puis de neuf milliards. Dans le tableau qu’il présenta, à ce sujet, en l’an IV, au Conseil des Cinq-Cents, Eschassériaux donne un total de cinq milliards en valeur métallique.
Dans son savant ouvrage, Les Finances de l’ancien régime et de la Révolution, M. René Stourm se prononce pour le chiffre de cinq milliards et demi, qui me paraît un peu faible et qui, selon lui, se décompose ainsi : trois milliards et demi pour les biens du clergé et de la couronne, deux milliards et demi pour les biens des émigrés et des condamnés.
1. Les journaux francs-maçons et juifs ont chaleureusement applaudi au vote de la