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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

tenant, les grandes lignes de toutes les manœuvres de ce temps, et quils nauront à découvrir que le menu détail des intrigues.

Tranquille à Saint-Sébastien, et sentant bien ce qui était en cause, Gambetta sabstint de dire une parole dans un sens ou dans un autre.

Sylla offrait tranquillement un sacrifice à la Fortune lorsque autour du temple retentirent soudain de grands cris. Ce nest rien, dit-il, à ceux qui lentouraient, cest trente mille Marianistes quon égorge. A labri, lui aussi, dans le temple de la Fortune, Gambetta montra la mémo impassibilité avant et pendant les journées de Mai, avec cette différence que ce nétaient pas ses ennemis quon égorgeait, mais ses amis, ses élec­teurs, ces plébéiens illusionnaires qui, de bonne foi, avaient cru en lui. Peu brave de sa nature, il eut, dit-on, une crise en quittant le sol espagnol. Son sort, en effet, était aux mains delà majorité; il semblait véritable­ment insensé despérer que cette majorité ne demandât pas de comptes à un homme qui, sans mandat aucun, sétait constitué le maître de la France.

Cette espérance insensée se réalisa cependant. Jamais les actes du gouvernement de la Défense nationale ne furent discutés. On accepta les histoires les plus invraisemblables quil plut à Gambetta de raconter ; la légende notamment des pièces de comptabilité quon aurait justement choisi lépoque du 1S Mars pour envoyer à Paris, et qui auraient été dé­truites dans lincendie du ministère des finances ; le récit du second incen­die, en chemin de fer, celui-, dautres pièces quon se hâtait également denvoyer à Paris. On ratifia le paiement dune somme de 75.138.978 francs pour lesquels on napportait aucune justification, absolument aucune. On neut pas même lidée de dire : « 11 y a des gens qui ont payé et dautres qui ont reçu, quils fournissent un duplicata de leurs pièces île compta­bilité. »

Cet abandon, par la majorité, des intérêts de la France et des droits de la justice, semblerait invraisemblable, si le rapport de la Cour des comptes du 31 août 1870 nétait pas pour démontrer que ceci est de lhistoire :

Lincendie du ministère des finances, dit ce rapport, a détruit les pièces afférentes aux paiements faits à Tours.

Celles relatives aux paiements réalisés à Bordeaux ont, en exécution de larrêté du gouvernement du 25 avril 1871, être communiquées à la Commission des marchés. Hiles nont -pu être retrouvées.

L'es deux paiements compris, lun au compte du trésorer-payeur géné­rale du Rhône, lautre au compte du trésorier^payeur général de la Seine - Inferieure, et tous deux relatifs à des avances pour le service de la Com­mission darmement, sont restés dénués de justification.

Quant au paiement de deux millions imputé sur le chapitre XVI du