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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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GAMBETTA ET SA COUR

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budget extraordinaire du ministère de lintérieur (exécution des batteries dartillerie dans les départements ), et résultant dune ordonnance délivrée au nom du président de la Commission darmement, sur la caisse du payeur central, pour prix de trente batteries dartillerie achetées en Amérique pour le compte des départements, ce paiement na pas été justifié.

Un seul membre de la droite, M. de Lorgeril, semble avoir protesté avec indignation contre cette absence de toute pièce justificative qui cachait des vols éhontés ; on lui répondit, en riant aux éclats : « que ces pièces avaient sans doute été comprises dans un convoi de trois wagons incendiés entre Bordeaux et Versailles. »

Les marchés Ferrand étaient plus scandaleux, si cest possible. Ici encore il faut citer le rapport de la Cour des comptes :

11 a été payé à Ferrand, au titre de lexercice 1870, en divers mandats, 1, 005, 059 fr. 50 par le trésorier-payeur dIlle-et-Vilaine; sur procuration, 00,897 francs, et parle trésorier-payeur de Maine-et-Loire, 400,000 francs.

Aucune justification demploi na été produite dans les comptes pour ces diflérentes sommes.

Il en est de même pour diverses avances montant à 1,943,400 francs délivrées par trois trésoriers-payeurs généraux à des agents de la maison Ferrand.

Des mémoires, un certain nombre de marchés ont été joints à lappui des dépenses montant à 4,590,480 francs 42 centimes, payés directement par trois trésoriers-payeurs généraux à des fournisseurs ou traitants.

Mais si ces justifications, certifiées par le sieur Ferrand, étaient de nature à établir que les fournitures lui avaient été livrées, elles ne pouvaient à aucun degré donner la preuve que lEtat, qui avait supporté la dépense, avait été mis en possession régulière des approvisionnements acquis en son nom.

La complicité de Gambetta avec Ferrand était flagrante. Protecteur de Ferrand, qui avait déjà fait faillite, commandité par Ferrand pour la Répu­blique française, hôte de Ferrand à Lesnavar, prévenant même de sa pro­chaine arrestation ce misérable qui avait volé la France agonisante, Gambetta ne fut pas même inquiété.

A partir de cette époque, Gambetta fut relativement tranquille. Sans doute, il eut encore ce quon pourrait appeler des venettes, mais cela venait de son caractère essentiellement poltron. Au 24 Mai, Léon Renault, tripo- teur daffaires, comme lui \ digne dêtre Juif, sil ne lest pas, trahit le gouvernement quil servait sans y croire, au profit du gouvernement quil

1. Nous avons vu le rôle joué par Léon Renault dans les affaires tunisiennes; nous le letrouvons couinio administrateur dune société en faillite r La grande Compagnie d assu­rance. M. Beaugé, le syndic, relève dans la gestion les irrégularités les plus graves : une