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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

et comme Bourbaki, furent chassés de larmée dont lincapable Farre devenait le chef. Le charme, cependant, ne fut tout à fait hrisé quau moment de la campagne des décrets, alors quon vit nos soldats mettre sac au dos et bayonnette au fusil pour arracher de leur domicile des vieillards et des religieux inoffensifs, des citoyens français repoussés du prétoire, et linfâme Gazot déclarer en ricanant quil ny avait plus de tribunaux, et que son caprice était la seule loi. Derrière le faux Gambetta, auquel on pardonnait tant de choses, on aperçut le Juif, qui, pour satisfaire des haines de ghettos, déchaînait sur le pays, qui lavait si bien accueilli, le lléau des guerres religieuses. La France désensorcelée, réveillée de son rêve, guérie de son roman, neut quun cri : « Oh! lo misérable! »

Ce fut alors quon songea à regarder lentourage. Cétait bien le plus hétéroclite assemblage quon pût imaginer, un bouquet de Juifs, un véri­table selam de youtres de tous les pays et de toutes les couleurs. Tous les Juifs du monde, en âge de se transporter, étaient; ils sétaient agglo­mérés au palais Bourbon comme les molécules au centre dune tasse de café. Quelques-uns venaient dEspagne et étaient nés à Hambourg, dautres venaient dAutriche et étaient nés en France. Il y avait Porgès, Reinach, Arène, Lévy-Grémieu, Jean David, Reynal, Strauss ; il y avait Dreyfus, qui avait vu le jour en Allemagne, Etienne, parent des Etienne dAutriche, Thomson, dont la famille était anglaise, Weil-Picard qui arrivait seule­ment de Besançon. Tout cela tripotait, spéculait, agiotait, dénonçait, adulait; tout cela avait pour commune devise le mot des Narcisse et des Pallas : Hoc agamus ne quia quidquam habenl!

Néron avait ses Augustinni qui, moyennant un traitement de vingt- cinq mille sesterces, accompagnaient partout le divin Empereur pour battre frénétiquement des mains dans tous les théâtres il faisait entendre sa voix sans égale, et pour dénoncer les méchants coupables davoir bâillé au spectacle ou de ne pas avoir assisté à un sacrifice offert pour le chanteur enrhumé. Gambetta avait ses jeunes Juifs qui frissonnaient dadmiration à chaque parole du maître; ils entonnaient ses louanges en chœur dans un baragouin confus, le tudesque se mêlait au castillan, le patois levantin fraternisait avec largot de la petite

du premier gouverneur de l'Alsace-Lorraine. Chose curieuse, cest Spuller qui so dégoûta le premier daller.

Jai contrôlé avec soin ce renseignement, qui me paraissait invraisemblable. Si Dérou- lède, le chantre de Gambetta patriote, le désire, je lui dirai de qui je tiens le fait,et il naura aucun doute sur son exactitude.