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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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PARIS JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

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De cet or, si péniblement arraché à un peuple qui meurt de faim, le Juif veut la plus grosse part. On navait pas encore recueilli un sou quon parlait déjà de donner six millions au Juif Spitzer pour lui acheter sa col­lection.

Cest un marchand, direz-vous, que ce Spitzer? Gardez-vous de le croife. Gomme tous les Juifs, Spitzer est un bienfaiteur de lhumanité. Le Bour­geois-Gentilhomme, qui se connaissait en étoffes, achetait quelques cou­pons quil revendait à ses amis moyennant un léger bénéfice, mais par pure obligeance. Spitzer a acheté quelques vieux meubles et quelques pots cassés, et il nous les offre moyennant six millions, parce quil aime la France .

Ne vous permettez pas de plaisanter ! Écoutez plutôt, comme Eugène Miintz, bibliothécaire à lÉcole des Beaux-Arts, parie de son compère Spitzer dans une lettre adressée à lArt : « Si M. Proust était vraiment par­venu à conquérir pour six millions pareille collection, ou ne saurait assez lui voter de remerciements, quelle que soit sa destination, tout comme on ne pourrait trop combler dhonneurs le vendeur qui aurait poussé le désin­téressement jusquà des limites aussi invraisemblables. »

Je regrette seulement que M. Müntz nait pas mieux précisé ce quil entendait par « combler quelqu'un dhonneurs. » Voudrait-il quon con­duisît Spitzer, monté sur un cheval blanc comme un nouveau Mardochée , à travers les rues de la capitale? Nest-ce point assez pour une générosité « qui atteint des limites invraisemblables? » Souhaite-t-il que lon remette à ce Remonencq magnifique, à ce père Lemans héroïque, lépée de conné- table devant les troupes assemblées, dans le frémissement solennel des drapeaux lentement inclinés ?

Je ne rappellerai pas les actes inqualifiables qui firent de cette loterie une opération sans exemple. Nouvelles mensongères, chiffres frauduleux, manœuvres dolosives de toute sorte, il nen aurait pas fallu le quart autre­fois pour mettre toute la maréchaussée aux trousses des singuliers indus- driels qui donnaient ce spectacle *.

premier moment, le journaliste, obéissant à un élan dhonnêteté, flétrit cette loterie. Quelque temps après, l'homne dargent du journal intervient. Quoi de plus significatif sous ce rap­port que le revirem nt imposé au Voltaire par le fils Ménier? Le journal commence par sélever contre labus de ces loteries les frais de bureau mangent presque toujours la plus grosse part des bénéfices, et, deux mois après, il déclare qu'il entend concourir de toutes ses forces à ia réussite de lentreprise de Proust .

I. Voir à ce sujet, dans la Nouvelle Presse des B, 9, li août 1884 ét jours suivants les articles de M. Marius Vaclion qui sont un véritable réquisitoire. Voir aussi, à la même