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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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PARIS JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

presque le seul quon consulte au dehors et quun peu de toute cette honte retombe sur eux-mêmes ?

Ils sont, dailleurs, cinq ou six à Paris , cinq ou six puffistes, toujours les mômes, qui constituent de véritables plaies dÉgypte. Ils enlèvent môme sa poésie à luniverselle tristesse, qui est partout à lheure actuelle; ils empêchent ce monde, qui se sent disparaître, de rentrer en lui-mcme pour finir décemment. Ils sont toujours en mouvement, incessamment sur laffiche, occupant continuellement Paris de leur bruyante et vaine per­sonnalité; ils sattirent entre eux et se servent mutuellement déchos. Sarah Bernhardt ne peut faire un pas sans que Wolfi' embouche la trom­pette; Arthur Meyer sen mêle immédiatement; Marie Colombier inter­vient et cest un vacarme à ne plus sentendre. Quand on se croit tranquille, Déroulède se montre et, peu après, M mc Adam met la ville sens dessus dessous pour organiser quelque fête.

La névrose juive , évidemment, a sa grande part dans cette trépidation ; il nest pas naturel, en effet, quon ne puisse rester en repos et y laisser les autres. Pour ces passionnés de publicité, le sommeil même semble ne pas exister; ils se croient morts quand ils nentendent plus de bruit autour deux.

Sur ces états desprit particuliers, qui révèlent un trouble incontes­table dans le système nerveux, on consultera utilement Legrand du Saulle, qui, dans son livre l'IIystèrie, a bien vu et bien décrit le côté maladif de ces manifestations. Le savant médecin explique fort clairement comment les vertus mêmes sont devenues, pour ces êtres de théâtre, une occasion de paraître, dêtre en scène. La bienfaisance nest plus ce mouvement du cœur qui nous pousse à prendre sur notre superflu, parfois sur notre nécessaire, pour déposer discrètement une offrande dans la main de celui qui souffre; cest un actecharlatanesque quon accomplit à grand orchestre, en appelant la foule à coups de grosse caisse pour quelle vienne vous regarder; cest le triomphe de cette ostentation que Bossuet appelle « la peste des bonnes œuvres. >»

Parmi celles qui poussent loin cette monomanie de publicité, M m0 Adam vient immédiatement après Sarah Bernhardt . Je sais les ménage­ments quon doit au sexe et je naurais garde dy manquer. Il me paraît nécessaire, cependant, de faire figurer dans ce livre cette individualité curieuse sans être bien origanale au fond, qui a tenu une certaine place dans ces dernières années.

Sil nétait pas Juif comme je lavais cru, Edmond Adam nen était pas moins mêlé à toutes les affaires de la Juiverie. Quand elle en parlait dans îes feuilles juives, M mc Adam appelait volontiers son mari: «le chevaleres-