LA FRANCE JUIVE
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trant sous le péristyle, la magistrale statue de Houdon , l'Apollon, vous prend le regard. » J’imagine que le maître de céans a dil nous prendre jadis quelque autre chose pour donner de si belles fêtes...
Les Ellisen sont aussi fort joyeux et trouvent que la vie est belle. La mésaventure de nos pauvres chiffonniers condamnés à mourir de faim les a particulièrement mis en gaieté, et ils en ont fait le sujet d’une pièce qui a inauguré leur hôtel du boulevard Haussmann construit sur l’emplacement des jardins de la princesse Mathilde. Lorsqu’on pénétrait en voiture sous la voûte on voyait tout de suite une grande affiche ainsi rédigée :
Folie-Ellisen
Représentation gratuite le 14 mai 1883
CRÉMAILLÈRE-REVUE
Pièce à grand spectacle interdite par la Censure, et représentée par autorisation spéciale du Conseil municipal, avec le concours des principaux artistes de la capitale.
Une tête couronnée honorera de sa présence cette unique représentation.
Lumière électrique, Feux de Bengale, Pétards, Apothéoses .
MUSIQUE MILITAIRE
Dans ce Paris conquis, on rencontre jusqu’à des Juifs indiens, les Sassoon, une famillfe aux aventures fabuleuses qui possède la moitié de Bombay . Ils viennent donner des soirées chez nous. M“ e Gubbav, fille de ce Sassoon, arrive de l’Inde tout à coup, invite des gens qu’elle n’a jamais vus et auxquels elle n’a jamais été présentée, et chacun accourt. Et il y a des naïfs qui prétendent que la haute société parisienne s’ouvre difficilement!
Malgré tout, ce monde juif n’est guère intéressant, en dépit du bruit qu'il fait. M. Robert de Bonnières s’était mis en tête de le peindre dans les Monach, et il allait partout répétant : « Je les étranglerai avec un cordon de soie. » Il a manqué d’estomac, comme on dit, et il n’a pas eu l’intrépidité qu’il fallait. Sans doute, il a bien entrevu l’abaissement de notre aristocratie devant le Juif enrichi par des opérations malhonnêtes; mais l’énergie lui a fait défaut pour peindre ce qu’il avait devant les yeux; il a indiqué seulement la mauvaise éducation du baron allemand rappelant à tout propos le prix de tout ce qu’il a chez lui, entrant le chapeau sur la la tète dans une église pour en marchander le jubé; il n'a mis qu’à moitié