LA PERSÉCUTION JUIVE 749
Tout en s’occupant de prosélytisme, les Protestants, sans aller aussi loin que les Juifs, qui furent plus courageux et plus hardis qu’eux, s’employèrent vigoureusement à déshonorer et à persécuter la religion de la majorité des Français.
Leur agent, dans la campagne entreprise pour détruire dans l’âme des générations nouvelles tout sentiment élevé, tout respect des grandes traditions des aïeux, fut un nommé Steeg, pasteur, insulteur fougueux des catholiques, élu député de Bordeaux avec le concours de la Franc-Maçonnerie et auteur d’un des manuels condamnés. Celui-là travailla en conscience ; né Allemand comme Spuller S il n’a jamais été naturalisé et rend service à sa véritable patrie en corrompant la jeunesse française. Il y avait dans ce choix comme un piment pour cette gauche, dans laquelle tout sentiment patriotique est mort, et qui aime l’étranger de la haine qu’elle porte à tout ce qui est Français; aussi, au mois de février 1886, ce Prussien fut-il nommé, par acclamation, président du groupe de l’Union des gauches.
Quelques Protestants, dont le cœur se soulevait de dégoût devant ce spectacle, se contentèrent d’exercer une regrettable pression sur les parents pour les obliger à mettre entre les mains des enfants le manuel Com- payré, qui a été, lui aussi, condamné par la cour de Rome.
I. Vapereau, si mesuré et si prudent toujours, confirme ce fait. Fils d’un artisan, sujet prussien, dit-il, au mois de juin 1877, il réclama auprès du tribunal de Versailles, sans l’obtenir, un jugement déclaratif de sa qualité de Français ; il affirmait avoir rempli, en 1857, à Strasbourg, les formalités nécessaires, formalités dont le bombardement de 1870 aurait détruit les traces.
Le Courrier de Versailles a donné sur ce Prussien, devenu l’instituteur de la jeunesse française, quelques indications très précises.
M. Jules Steeg est né à Versailles, le 21 février 1836 ; son père Jean Steeg sujet prussien, cumulait l’emploi de concierge avec la profession de cordonnier.
En 1877, M. le pasteur Steeg, que chacun considérait comme étranger, introduisait une instance devant le tribunal de Versailles pour que, par un jugement, la qualité de citoyen français lui fût reconnue. A l'appui de sa demande, M. Steeg argua d'une déclaration de nationalité qu’il avait faite, disait-il, à Strasbourg en 1857.
Le tribunal demanda un extrait du registre municipal sur lequel cette déclaration avait dû être consignée.
Ce registre, répondit M. Steeg, a été brûlé pendant le siège de Strasbourg. On désigna alors un juge rapporteur.
Par malheur pour M. Steeg, le juge rapporteur avait été autrefois attaché au parquet de Strasbourg et il avait exercé ses fonctions pendant le siège. Il était donc mieux que personne en mesure de connaître ce qui s’était passé à Strasbourg en 1870.
11 faut croire que ce qu’il savait ne cadrait pas avec les prétentions de M. Steeg. Le fait est que la demande du pasteur fut repoussée.
Le jugement contient donc une proclamation implicite de la nationalité prussienne de M. le pasteur Steeg, député de la Gironde.
A moins donc qu’il n’ait trouvé, depuis 1877, un tribunal plus accommodant que celui de Versailles, M. Steeg n’a pas cessé d’être Prussien.