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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

la constitution des êtres. 11 y a de véritables prédestinations diaboliques. En 1790, le marquis de Rochefort, seigneur de Coulanges-la-Vineuse , gentilhomme ruiné devenu partisan de la Révolution, fait planter dans la cour de son château le premier arbre de la Liberté quon eût vu en Bour­ gogne . Larbre est béni par le curé Pyat. Le gentilhomme a été le grand- père dHenri Rochefort . Quant au curé Pyat, il épousa une religieuse, et il eut delle deux enfants dont laîné fut Félix Pyat . Nest-il pas étrange de retrouver ces deux noms dans la Commune?

Un fils de forçat peut-il être un saint? Oui, dit lÉglise. Mais le socio­logue, en acceptant cette affirmation, est obligé de reconnaître quë, pour rester dans le chemin de la vertu, il lui faudrait plus defforts quà dautres. Sil a reçu de léducation, lhomme dans ces conditions évitera tout ce qui heurte de front la loi ; il abritera son action mauvaise derrière des phrases, des mots de progrès, de guerre au cléricalisme ; il sappuiera sur une collectivité comme la Franc-Maçonnerie ; mais au fond il restera fils de forçat. Cétait un psychologue plus fort que Bourget que celui qui a dit : « Les parents ont des enfants qui ressemblent au fond de leur cœur. »

Voyez Challemel-Lacour. Nous naurions peut-être pas publié de nous- même les pièces relatives à ses ancêtres, mais elles sont dans le domaine public ; tout le monde les a lues et relues ; il est donc permis au philosophe et au penseur den tirer les conclusions qui lui semblent justes

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1. Voici ces pièces qui, en se plaçant au point de vue de Zola, dans son Histoire d'une famille , (onstituent un document humain dune considérable importance. Daprès une lettre adressée au Français le 23 février 1882, lacte de décès du grand-père de l'ancien ministre des Affaires étrangères, mort à lhôpital maritime de Brest , cest-à-dire au bagne, ligure à létat civil de Brest et à celui de la Ferté-Macé , lieu de domicile du forçat, ainsi quaux mai­ries et aux greffes des tribunaux de Brest et de Domfront . Il parait, en outre, quil y a eu un parent guillotiné sous Louis-Philippe .

Le père

On lit dans le Journal de Granville du 12 mai 1838 :

FAILLITES

« Par jugement du tribunal civil de Granville (Manche ), du 11 mai 1838, le nommé Armand-Fjdèle-Constant CHALLEMEL-LACOUR, épicier à Avranches , a été déclaré en état de faillite,

« M. Théroulde a été nommé juge-commissaire, et Lefrançois, huissier à Avranches , syndic de ladite faillite.

« Le jugement ordonne, en outre, que la personne de Armand-Fidèle-Conslant Challemel- Lacour sera gardée à vue par Legros, huissier à Avranches . »

Le grand-père et le gran d oncle

On lit dans le Journal dAlençon du 14 mai 1813 : *

« Arrêt rendu par la cour dassises du département de lOrne séant à Alençon , pendant la session du premier trimestre de 1815 :

« Les 20 et 21 avril. Alexamjhe-Fortuhé-Amu.nd CHALLEMEL-ROCOUX, ci-devant