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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Au mois de février 1885, un nommé Astruc, qui avait figuré au premier rang lors de lexécution des décrets à Montpellier , est condamné par la cour dassises à trois ans de prison pour complicité de vol.

Tous ceux qui ont été crocheter la Trappe des Dombes au Plant sont morts dans lannée dans des conditions fort tristes *.

Sans doute, les faits sexpliquent assez naturellement au point de vue humain. Ce nest pas dans lélite de la population que le pouvoir a pu trouver des auxiliaires, et si tous les pendards ne sont pendus, ils finissent toujours, en continuant le cours de leurs exploits, par heurter trop violem­ment la loi pour quon puisse étouffer laffaire. Cest, je crois, Joseph de Maistre qui a dit « quil y avait plus de coquins courant après les châti­ments que de châtiments courant après les coquins. » Malgré tout, les uns et les autres se rencontrent quelquefois.

Les frères Ballerich se précipitant, lépée et le revolver au poing, dans un bureau de journal, ne semblent-ils pas la personnification de la Police elle-même affolée, éperdue, pervertie par limpunité, que dis-je, par la récompense dhommes comme Dulac et Clément qui ont accompli, sans avoir été encore poursuivis, des actes que le Code punit justement du bagne 1 2 ? Tout senchaîne. En matière deffraction :

1. Qui ne se rappelle les dithyrambes entonnés par une certaine presse prétendue con­servatrice, à propos de ce Barrême, disparu dans un de ces drames obscurs qui abondent à notre prétendue époque de publicité, lon n'a jamais vu tant de mystères, pour lexcellente raison que lon ne pourrait toucher rien de ce qui approche le gouvernement sans remuer des montagnes dimmondices? Ce Barrême, que lon nous offrait comme « le modèle des vertus publiques et privées, » avait joué dans lexécution des décrets un rôle dautant plus odii ux que, tant quil avait cru au succès des Monarchistes , il avait affiché des sentiments religieux exagérés.

Un correspondant du journal la Croix a donné quelques détails sur le crochetage, opéré par Barrême, du monastère de Beauchêne, près Bressuire :

« La population franchement catholique de ce pays de Vendée sétait portée en foule pour protester contre cet acte infâme. Pendant que le préfet excitait par sa présence et ses paroles louvrier chargé de faire jouer le rossignol, une brave Vendéenne s'approche de lui et lui envoie, dans un certain endroit, son pied armé dun solide sabot. La foule était mena­çante ; le préfet eut peur et ne se retourna même pas pour savoir qui venait de lui faire cette gratification.

« Il emporta saus rien dire le coup, et la bonne femme son sabot, qui fut acheté et pré­cieusement conservé sous globe, sur une cheminée de salon.

« Pour moi, dans la mort de Barrême, je reconnais la main de Dieu appesantie dune manière terrible contre un persécuteur excommunié.

« Ce que je crains le plus pour ce pauvre homme, cest que, depuis son honteux exploit, il nait point songé à faire lever l'excommunication. »

2. Comparez larticle de Rochefort, les Policiers assassins, avec lacte de Rochefort allant avec deux amis, en 1868, frapper chez lui un imprimeur impotent, et, avant dentrer, attendant sur le boulevard Montparnasse que les ouvriers soient sortis. C'était la première fois que pareil fait se produisait A un républicain seul pouvait venir l'idée de s'attaquer a