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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA PERSÉCUTION JUIVE

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déjà fait une déclaration analogue. On larrête ; il meurt en prison, et la nièce seule est poursuivie.

L affaire Guillot nous a montré ce quest le vol provincial dans notro République. Laffaire Vigoureux, comme une fenêtre tout à coup ouverte sur un iupanar qui serait en même temps un cimetière, nous montre ce quest la débauche provinciale dont tous les adeptes sont protégés par le secret franc-maçonnique 1 .

Gomme premier président de la Cour dappel, nous avons M. Périvier qui passe sa vie avec le Dreyfus des guanos dont il est appelé à juger le procès et qui dit en pleine audience : « A notre époque, quest-ce qui na pas posé un lapin? »

Gomme conseiller à la Cour dappel également, nous avons Margue. Je crois que le besoin ne se fait pas sentir de marcher de ce côté.

Dans une note plus propre, mais toujours gaie, M. Andrieux a raconté lhistoire d'un cousin de M. Martin-Feuillée, M. Martin-Sarzeaud, qui, nommé juge au tribunal de la Seine, avait eu lidée, pour augmen­ter ses profits, de tenir le soir une brasserie, rue Royale 2 . Il sem­brouillait dans ses fonctions ; il criait : « Cinq ans de prison ! » à quelquun qui réclamait un moos, et après les conclusions du substitut, il vociférait: « Un bock à las! sans faux-col! »

La brasserie nayant pas réussi, Martin-Feuillée fit nommer son parent conseiller à la cour dAlexandrie , aux appointements de 48,000 francs.

Un volume entier ne suffirait pas à énumérer les faits de cette nature. Fidèle à mon système, je prends ceux-ci parce quils appartiennent au domaine commun, quil est impossible de les contester. Qui de nous naurait à citer des histoires plus révoltantes et plus surprenantes encore? Dans un département de Bretagne , quil me serait facile de désigner, un notaire qui avait volé les fonds déposés dans son étude et ruiné dinnom­brables malheureux, fut nommé juge de paix pour services électoraux. Il out la hardiesse de revenir au milieu de ses victimes, et le réprésentant de

1. Un jugement rendu en Saône-et-Loire , au mois daoùt 1881, montre à quel point toutes les autorités sont de connivence pour le mal. Le sous-préfet de Château-Chinon, M. Desvoisins, M. du Refuge, receveur des finances, et M. Paris, receveur des domaines, avaient tiré des coups de revolver sur une chapelle privée ; la porte avait été criblée de balles. Pour cet attentat à la propriété, ces trois fonctionnaires bien assortis furent con­damnés à un franc de dommages-intérêts.

On aura peine à croire ce que javance : rien nest plus exact. Cette affaire, dont le résultat est mentionné par le Figaro du 29 août 1884, est racontée tout au long par le journal YAutunois.

2. La Ligue, 10 mai 1885.