Druckschrift 
La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
Entstehung
Seite
861
Einzelbild herunterladen

LA PERSÉCUTION JUIVE

861

de taxes. Il avait coutume de dire quil fallait prendre largent il y en avait. Les notaires de Mâcon sen sont bien aperçus.

Les avoués et les huissiers nont pas été plus épargnés. Quant aux fournisseurs, ils attendront longtemps le paiement de leurs notes. On cite un négociant en vins de Mâcon auquel M. Glerget-Allemand doit 800 fr. de fournitures et 100 fr. dargent prêté. Ce négociant a eu un mot assez plaisant : « Cela métonnait, a-t-il dit, il trouvait toujours mon vin excel­lent. » Parbleu! à ce prix-!

Beyne, procureur de la République à Mont-de-Marsan , contraint une jeune fille, Noémie Pesquidoux, à se livrer à lui, en lui promettant limpu­nité pour un léger délit dont elle est accusée, en la menaçant de toutes les sévérités de la loi si élit refuse ses propositions malhonnêtes. La jeune fille, devenue enceinte des œuvres de ce vertueux magistrat, est obligée de las­signer pour obtenir des aliments pour son enfant. Beyne fait poursuivre lhuissier Souques qui sestpermis de lassigner. Finalement laffaire excite un tel scandale quon se décide à révoquer cet étrange champion de la morale, qui en fut quitte, devant la Cour dappel de Pau , pour une condam­nation à mille francs damende pour dénonciation calomnieuse.

Tout Paris a retenti des scandaleux démêlés de M. Édouard Laferrière avec une de ses anciennes maîtresses. Le conseiller dÉtat 1 avait séduit une jeune fille, puis lavait abandonnée pour se marier richement. Ce sont les mœurs de ses pareils, et il ne faut point sétonner de cela. Dordinaire, cependant, les plus débauchés eux-mêmes liquident ces situations proprement. Ce Franc-Maçon , membre zélé de la loge du Réveil maçonnique de Boulogne-sur-Mer , ne trouva rien de plus simple que de dépouiller celle quil venait de quitter, et de la faire séquestrer pour lempêcher de protester.

La victime, M 1Ie Niemowska, a raconté elle-même ces faits dans la plainte quelle a adressée au procureur de la République :

Monsieur le Procureur,

Jeudi 9 octobre, à 7 heures du matin, la maison que jhabite a été cernée par la police.

Des coups de poing redoublés dans ma porte et des coups de timbre violents, sans interruption, ont obligé ma domestique à demander, à une heure aussi matinale, qui était.

Nous venons de la part du concierge.

Le concierge nenvoie pas de commissionnaire.

Ouvrez, nous voulons parler à votre maîtresse.

I. M. Laferrière a été nommé depuis vice-président du Conseil dEtat.