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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

condamner la mèr* pour navoir pas, dans le courant de mai, envoyé son enfant à lécole.

Le parquet de Louviers fut obligé de reconnaître cette évidence et le procureur de la République, pris dune honte un peu tardive, donna lordre de mettre en liberté cette pauvre femme. Elle nen avait pas moins passé onze jours en prison parmi des gens sans aveu, traitée comme une criminelle.

Le juge de paix de Pont-de-lArche, qui avait commis une véritable forfaiture, ne reçut pas même un blâme; il fut au contraire félicité par le garde des Sceaux, du moins sil faut en croire ce misérable qui alllrmait hautement que cet acte de bon plaisir lui vaudrait de lavancement. En tout cas, il est toujours en fonctions.

Si vous voulez voir ce quest légalité devant la loi, transportez-vous au Corps législatif. Nul ne sest occupé de cette paysanne qui a porté sept enfants dans ses flancs et quon a jetée dans un cachot au mépris de tout droit.

Il sagit maintenant dune Prussienne, femme dun Belge condamné pour vol, exerçant publiquement la prostitution et donnant ses rendez-vous dans un garni tenu par la mère de son mari *.

Les représentants de la France soccupent de cette intéressante créature pendant toute une séance. Delattre flétrit à la tribune les agents qui ont arrêté cette femme au moment elle racolait les passants. Toute la gauche naturellement soutient lorateur. Une prostituée, une Prussienne, un repris de justice belge, il y a bien dans ce ragoût tous les ingrédients qui plaisent à ces palais de cosmopolites. Il se dégage bien de cette fange cet arôme que les Spuller, les Steeg, les Lockroy hument avec délices. Haro sur la Française , qui veut élever honnêtement ses enfants! honneur à lAllemande qui se livre aux passants!

Voici encore une victime émouvante : Lenoir, un cocher. Vous lavez peut-être rencontré dans Paris , et, si vous étiez pressé, la rencontre na pas été propice pour vous. Le pauvre homme, à moitié fou, ne se rappelait plus ladresse que lui donnaient les voyageurs et les laissait parfois en chemin. Les Francs-Maçons lui avaient volé son enfant, la mere était morte de chagrin, et il oubliait de gagner sa vie pour venir, dix fois par jour,

t. Consulter à ce sujet le liviv de M. Maré. le Service de la tûreh ', auquel nous avons fait rtejà plus d'un emprunt. L'ancien chef de la sûreté déclare avoir toutes les pièces à Indispo­sition de ceui qui voudraient être édifiés sur la cliente de M. Delattre et sur M. Delattre lui-même.